mercredi 5 mai 2010

Brainstorming au travail

Très occupé le petit Philippe. Toujours en mouvement dans la chaleur suintante et incessante de Bangkok. C'est l'été ici depuis 2 mois...on parle de température qui s'élèvent jusqu'à 48-50C au soleil...Et c'est encore plus avec la chemise manches longues et la cravate serrée comme deux amoureux dans un lit froid québecois par la journée la plus froide du mois de février.



Beaucoup de choses à dire, je ne sais pas par ou commencer alors ce blog va ressemblé à un gros fouillis de trucs. Comme dans une chambre en désorde, ça fait quand même du sens.



D'abord, le travail. J'ai commencé à travailler pour une école de langue internationale il y a 2 mois et demi qui s'appelle ECC (y'en a au canada aussi apparemment).

(telephone) Dring dring!

-Allo

-Hello my name is Binnie, I am the head teacher in ECC language school, we would like to have a short interview with you concerning the job application you sent us.

-Ah! Great news! When?

-Hummm, can you come this afternoon?

-Uh sure yes, but I'm a little hangover from last night...

-Ok no problem, can you come at 3pm?

-Yeah, sure.



Je me pointe, sur mon 36..les vapeurs d'alcool s'émanaient encore de mon halène souillée par les folies de la veille. Voilà qu'on me donne un test de grammaire que je coule haut la main...Sans regarder le score, la gentille madame me dit qu'ils me contacterons éventuellement pour me donner une réponse. Bon, ok.



Lendemain après-midi: dring dring!

-Hello Philippe, can you come to teach one private student in 15mins? Her teacher cancelled today's class.

-Ok, I'll be there.



Bing bing badang me voilà de retour sur le marché du travail en moins de 2! Et le mois qui suivit, je travaillais déjà bien et beaucoup. On m'a proposé de participer à un camp d'été avec des ptits kids de 8-10 ans full time pour 2 semaines et j'ai évidemment accepté.

Nous étions environ 10 profs de l'école de langue à se promener dans plusieurs écoles de la municipalité de Nonthaburi (1h de bateau de la maison) Eh oui, le bateau tous les matin pour aller au travail...quelqu'un a dit que la vie ne méritait pas d'être vécue? Ah oui plusieurs!



On switch au passé simple (parceque c'est plus le fun de même)



Je réfléchis sur ma vie un moment dans le bateau en mangeant le cake au bananes matinal. Mmm c'est bon. Pourquoi suis-je dans ce bateau en ce moment avec tous ces thais? Un blanc parmis les bridés...je réalisai à quel point j'étais différent d'eux et à quel point j'étais loin de tous ce qui peux ressembler à du ''normal''....d'une vie ''normale''.

Je me demandai ce qu'étais une vie dite normale et j'en conclu que la vie c'est le trajet ultime entre le point A et le point B, pas de détour.

''Une vie c'est une vie, alors vis la comme tu veux, et les autres, ben ils la vivront comme ils voudrons'' me dis-je à voix haute.

Conclusion, tous ceux qui ont un concepte de ce qui pourrait être une vie ''normale'' se fourrent un doigt dans l'oeil jusqu'au cerveau.



-Mama!!

-Philippe!



Je l'aime la mama qui me vend du grilled chicken, elle parle pas un mot d'anglais mais elle est cool, elle me donne du riz et veux que je marie sa fille. ''Si t'étais pas si jeunes j'taurais pris. Dis toi que ch'tun gars patient pis viens me r'voir quand t'auras 20 ans.'' -Dédé Fortin



J'ai eu une copine pendant un petit bout de temps, on a habité ensemble. Control freak, mais adorable. J'habite seul depuis une semaine et je suis content de pouvoir faire ma lessive et de voir que je n'ai pas perdu mes habitudes bordéliques d'antant. Eh oui, elle faisait toutes les tâches ménagères et m'interdisait de toucher à quoi que ce soit en évoquant le fait que c'était sois disant ''un travail de femme''. Eh oui, le québec des années 50. Quand elle a voulu me couper les ongles d'orteils, j'ai comme réalisé que c'était un peu trop.

-Non, j'veux pas que tu me coupes les ongles d'orteils.

- Pourquoi?

- Parce que ce sont mes orteils et je suis capable de me couper les ongles comme un grand tu sais.

- But I like to do for you honey.

- Yo no me gusta ok?

Enfin bref, qu'est-ce qu'elle était charmante tout de même.



Vous savez que si j'écris quelque chose jugé d'inaproprié sur le roi de la thailande je peux me faire condamner à la prison à vie? Fek on va s'en passer vu qu'ils filtrent le contenu internet...



Je travaille toujours à l'école de langue en ce moment et j'ai commencé à travailler pour un collège privé il y a environ 3 semaines. Nous sommes 6 blancs bec à bosser pour l'établissement. Pour l'instant, le travail consiste à faire la planification de chaque classe donnée jusqu'au mois de septembre...très long et paperassé de long en large. Les cours débutent le 17 mai. Pour ma part, j'aurai environ 300 étudiantes par semaine (eh oui, cest une ''thai girls only school'' 18-20 ans).

Ça s'annonce bien, je gagne bien ma vie et je suis bien établi. Je commence à me sentir chez moi, comme après les trois premiers mois passés au Vietnam.

Les amis, le logis, la bouffe, l'école, les étudiants, les mamas, la bouffe (encore), le thai whisky qui rend fou, les ptits enfants avec qui je joue au badmington chaque semaine, les thais au féminin, le plaisir (j'aurais du le mettre en premier dans la liste en fait).



Je me retourne comme pour parler à quelqu'un dernière moi : Heille j'te r'garde de même là pis heille...la belle vie quoi! Tu pourrais être au Canada à te questionner sur ton futur en ce moment, mais t'es icitte pis t'as aucune idée de s'ki va s'passer dans 2-3hrs...

Dans 2-3 semaines, on n'y pense même pas! Dans 1 an? Ouf, tu viens d'me perdre là le jeune!



La véritable question est: Pourquoi?

Pourquoi plein plein de choses?..pourquoi, pourquoi, pourquoi? Je posais beaucoup de questions quand j'étais jeune et je crois que celle du pourquoi était la plus évoquée.

Ben là j'ai trouvé la réponse du pourquoi: Pour comprendre, apprendre et connaître soi-même et les autres dans différentes situations à différents endroits et à différents moments. AAAhhh ben ouiii! C'est pour ça! AAhh! Ça sert à ça vivre j'viens de catcher.



On dira s'kon voudra, mais moi ça me fait d'la peine de voir des gens qui travaillent 20 ans dans les tours à bureaux. Oui peut-être qu'ils aiment ce qu'ils font. Oui peut-être qu'ils sont heureux et motivés. Oui peut-être qu'ils en ont rien à foutre. Je ne vais pas juger ces gens...mais est-ce qu'on est vraiment fait pour passer 20 ans de sa vie planté devant un ordi dans un bureau surclimatisé? Est-ce que c'est ça l'humain? Oups après on réalise qu'on a déjà 65 ans et qu'il y a tout plein de rêves que l'on aurait voulu réaliser quand on avait encore la force et la jeunesse de le faire. Oups j'avais envie de voyager et de connaître le monde, mais j'avais trop de responsabilité à la job pour partir. EXCUSE! Faux! L'homme créer lui même ses responsabilité. ''J'aimerais ça partir un an mais je viens tout juste de m'acheter une nouvelle voiture'' Ta yeule pis vends la caliss, pars pis arrête les excuses du genre: j'ai trop peur de faire ce sacrifice fek jvais me donner une raison personnelle de ne pas partir.

''Ah t'es tellement chanceux, j'aimerais tellement faire ce que tu fais''

Je répond: Ben pourquoi tu le ferais pas? Ya pas de chance là dedans ti-casse, j'ai pas gagné à la lotto.

-Oui mais j'ai des responsabilités et je dois commencer à penser à ma retraite.

T'as quel âge? Ah 32 ans? Crime dépêche mon gars t'es en retard, moi jai commencé à mettre de côté il y a trois ans.

C'est vrai que la vie est tellement plus belle dans le futur non?



''Donne le mieux de toi même à chaque minute de ta petite vie et ton future t'aurais jamais besoin d'y penser et tu seras bien plus heureux comme ça!''



J'aime les massages thais, ça craque les os et tu te sens 2pouces plus grand à chaque fois. Au college, les profs se font des massages pendant que j'écris ce super long blog (eh oui je suis payé en ce moment) Ça travailles fort! Non mais pour vrai je fais du 55hrs semaine et c'est pas toujours facile. Par contre, en aucun cas je pourrais faire autant d'heures au Canada...le système ici est juste trop ''relax''.

Le matin je punch in à 8h et après je sors de l'école pour déjeuner...je reviens à 9h et les autres employés ne sont pas là...okéé c'est donc ça travailler en thailande aaaaah pas mal!

Relax.

-Heille on fait quoi se soir? On va sur le bord de l'eau ok?

-Oui, let's go!


-Heille ça fait 3 heures et demi qu'on est assis sur bord du trottoir.

-Je sais.

-Heille chek philippe le rat! heille chek philippe la cocquerelle! chek philippe le chien errant! Chek le chat y'a des grafignes partout!

- ouais et?


- Tu marches trop vite, on est pas en amérique!

-Ah c'est pour ça que je sue autant!


Je vous aime tous, vous me manquez et je pense à vous plus souvent que vous ne le croyez!

Retour au Canada inconnu, life is so good ;)

Vous saluerez quelqu'un de ma part! Nimporte qui; un passant, un gars qui lit son journal dans un parc, un ptit gars qui fait du skate. Il faut pas avoir peur de parler aux gens, ils sont une source incroyable de savoir, de connaissances et d'émotions.

Phil

dimanche 7 février 2010

L'appel du sud.

Un matin, une sensation étrange...l'appel de l'asie du sud est qui revient! Allez! on bouge. Fini l'Inde, fini le bordel humain...fini les couleurs et fini la bonne bouffe indienne.

Un train qui a 27 heures de retard, j'ai jamais vu ça, mais bon, apparement ça existe...dire que je me plaignait de ce bon vieux via rail.
Le retour à Kolkata était heureux, malgré le fait que je me suis fait subtilisé ma caméra et quelques autres objets dans le train.
''Pas grave, c'est que du matériel'' me dis-je.

J'étais épuisé et n'avais pratiquement pas fermé l'oeil depuis deux jours.
Depuis la gare de Kolkata, je pris le premier taxi qui semblait attendre un visage pâle pour se faire quelques roupies de plus avec des touristes mal renseignés. Cette fois, je me dirigeai au centre ville, dans le quartier plus touristique.
-500 rupees to go sudder street and you pay parking for me train estation.
-No, no, no...50 rupees my friend and no parking, I know.
-Ok my friend, 100 rupees just for you.
-You want me take other taxi? I go out now.
-Ok, ok, fifty rupees no problem.

Bon voilà qui est mieux.
J'arrive dans ce petit guest house bien sympatique qui offre la chambre pour 3$ la nuit...pourrait pas faire moins cher? Non apparemment...il faut pas ''charier''.
Je sors du guest house pour retrouver un ami français que j'ai rencontré dans la rue au début du mois et me fait arrêter par ce type du genre gourou qui m'invite pour un thé.
-You want to tea?
-Sure my friend, why not?

On a dû boire au moins quatre petits verres d'argile chacun et devait partir car j'étais déjà en retard. Eh oui, apparemment l'argile est moins coûteuse que le plastique comme matériel jetable.
Je me rendis à la demeure de mon ami, thomas de son prénom, et fût heureux de retrouver ce bon vieux métro bondé de Kolkata. Pas besoin de se tenir aux poteaux tellement la densité de peuple est intense...tu t'appuis sur le voisin qui s'appuit sur l'autre, etc.

Arrivé chez lui, on se mît à boire du whisky indien de piètre qualité en prévoyant les plans de la soirée. Cela s'annoncait bien. J'avais rencontré une Israelienne la veille et l'invita à nous joindre, ce qu'elle fit en apportant une bouteille de whisky comme renfort. Allez, deux bouteilles à trois c'est faisable.
Quatre indiens et deux indiennes cognent à la porte, chargés de trois caisses de grosses 650ml.
-Hello, this is Khali's house?
-Yeah but he left, I live in his house now.
-Oh really! We wanted to make him surprise but now no here...
-Well, you can still join us if you want, we have too much whisky anyways.
-We have to much beer.
-Let's do this!

Et voilà que l'on fini par être 9 personnes dans la petite maison à prendre un coup solide. Ils étaient vraiment trop cool ces indiens. 1h du mat, il était grand temps de sortir au centre ville pour danser un bon coup et déambuler dans les rues.
Taxi!

On se dirigeai dans une boîte de nuit que nous avions l'habitude de fréquenter; étant potes avec les portiers, pas besoin de payer l'entrée.
Quelle soirée!

Le lendemain, je dois avouer que j'avais de la difficulté à me souvenir de mon prénom. Il fallait que je réserve ma place dans l'avion pour le jour suivant.
Air India Express...cent beaux dollars pour aller à Bangkok.
Bien évidemment, le vol avait quatre heures de retard. ''C'est certain, il y a le mot India dans le nom de la compagnie'' dis-je au mec du comptoir. Il me répondit avec un sourire mal à l'aise.
Content de partir, je m'en foutais.

Bangkok!!! Ouh la, qu'elle joie de revoir cette ville pleine de vie, d'amour et de joie.
-Merde! Les gens sourient ici, c'est incroyable!
Et me voilà de retour après cinq mois d'absence. Je reconnais les filles du dépanneur du coin, je reconnais le mec qui vent des étuis à cigarette, je reconnais la mama qui vent des petites grenouilles en bois. Beauté.
Je souris. Je chante des airs de Bob Marley en marchant dans la rue. La vie est belle, les filles sont belles, les gens sont heureux
...je suis heureux aussi.

vendredi 29 janvier 2010

INDIA !!!!!!!!!!!!!!

Eh oui, ce qui devait arriver arriva...je suis de nouveau en terre trangere.
J'ai passe les trois dernieres semaines à Kolkata (Calcutta) et tout c'est bien deroulé..du moins, je crois.

D'abord étonné de voir un chat, un chien et une chèvre là ou l'on passe les douanes indiennes, je me dirigeai ensuite vers la sortie quand le monsieur qui était assis à côté de moi dans l'avion me proposa de venir passer la soirée chez lui vu que je n'avais pas d'hôtel. Bien sur, j'accepte sa proposition et me dirige chez lui avec son chaffeur privé. Il me disait qu'il était un producteur de musique et qu'il passait la moitié de son temps à Chicago et l'autre moitié avec sa femme et ses enfants en Inde. Un peu incertain de ses intentions, (il avait l'air trop gentil vous voyez) je décidai quand même de le suivre chez lui. 4AM à sa demeure, il insiste pour reveiller sa femme et me la présenter...elle était apparemment une chanteuse populaire ici. Il m'invite alors dans son studio maison ma fois super professionnel et sa femme me fit une jolie démonstration de chants traditionnels indien.
Le lendemain je devais quitter pour trouver mon appart dans cette folle ville d'environ 20 millions d'habitans...pas facile! Alors ce cher monsieur, Ani Rudh de son prénom, dit à son chauffeur de me conduire vers ma nouvelle demeure en passant par le centre d'achat pour acheter une carte SIM pour mon téléphone; il voulait vraiment s'assurer que tout allait bien aller pour moi. Je lui dit aurevoir et ne le revit plus.

Arrivé au ''flat'', je fis la rencontre des autres étudiants qui étaient déjà arrivé depuis un bon bout de temps (on commençait les cours le lendemain). Alors tout naturellement on fit connaissance; un indien, un philippin, un anglais, une madame du Bouthan et une albertaine assez chiante merci. Bref, que d'intéressantes rencontres quoi!
Nous avions une chambre chacun, un grand salon et une cuisine ou l'on ne pouvait se passer d'y confectionner des nouvelles saveurs de thé en mélangeant toutes les sortes possibles.

''Le cours d'enseignement de l'anglais en tant que langue seconde aura pour durée trois semaines et vous devez tous vous comporter comme des étudiants exemplaire'' nous dit la directrice du recrutement avec un anglais tout à fait incompréhensible. Et voilà que nous étions tous embarqués là dedans sans trop savoir en quoi consistait le programme. Tout cela m'apparaîssait très mal organisé...mais je me dis que cela devait être tout simplement organisé à l'indienne et me posa pas trop de questions.

Deux semaines passèrent et il était temps de mettre en pratique les notions qui nous avaient été enseignées. ''Aujourd'hui nous irons dans une école primaire et vous aller enseigner 45 minutes à des enfants de six ans...30-50 étudiants par classe'' nous dit notre prof. Bon. Allons-y, on est là pour ça non?
Et me voilà avec 40 petits yeux de mômes qui ne connaissent que très peu de la vie et qui ont besoin d'un rien pour éclater de tous bords tous côtés.
La classe n'était pas une classe; les cours se donnaient dans une ancienne chappelle séparée par des paravents...Il devait y avoir au moins trois cent petites tête énervées dans cette grande pièce. Le bruit ambiant était cacophonique et j'avais de la difficulté à m'entendre parler.
Les élèves étaient tellement motivés qu'ils se levaient tous du même bond pour se ruer vers moi en levant le doigt: Me sir! Me sir! me, me, me, sir, sir, sir! ''Calm down students go to your seat and remain silent''
-Impossible.

Terminé cette certification, ouf enfin! Cela allait me donner un peu plus de temps pour découvrir Kolkata et la culure du Bengal de l'ouest. Tout est bourré de croyances et de mythes superflus à nos yeux. Si le chat traverse la rue avant que tu ne passes en voiture, il faut s'arrêter...C'est un mauvais présage, quitte à faire arrêter tout le traffic derrière soi.
''C'est une belle ville'', dis-je alors à moi même.
Mais non, ce n'est pas une belle ville...Si l'on appelle Paris la ville lumière, Kolkata serait la ville poussière. Le matin, on se mouche noir. La nuit, on ne peut voir à plus de quinze mètres tellement la pollution crée un épais brouillard constant et dense. Il me fallait quitter cet endroit au plus vite.

Voilà que je m'embarquai dans ce long train glaucque et froid pour me diriger vers Varanasi, la ville sainte de l'Inde. J'avais un petit ''sleeper'' avec huit autre indiens entassés. Dans l'obscurité, je ne pouvais voir que leurs yeux blancs me fixer...je me sentais plus caucasien que jamais. La froideur de la nuit et l'humide brouillard qui l'envelopait me glaçait les os. Vivement le soleil du matin!
Je débarque donc dans cette ville sans trop savoir ou aller ni quoi faire comme d'habitude. Je pris un moto-rickshaw (tuk-tuk) et lui demandai de me trouver une place pas chère pour poser mon sac, prendre une douche et me reposer. ''Me very good driver my friend, best in Varanasi'' me dit-il d'un ton complètement mensonger. ''I no like tourist be stolen by other no good people'' ajouta-t-il.
- Ouais vas-y, j'en ai marre de voyager de toute façon et tout ce que je veux, c'est un lit convenable et de l'eau chaude.
J'étais encore congelé et n'avais pratiquement pas dormi.

Après une ou deux heures de repos convenable, je décidai d'aller explorer un peu les environs. Quelques pas vers le sud, encore quelques uns vers l'est et j'arrivai sur le bord du Ganje...pffffwwoah! Je venais à peine d'arriver et déjà je voyais les corps se faire bruler sur le bord de l'eau. À côté, le peuple vivait; les gens se brossaient les dents, se lavaient, faisaient la lessive, pissaient, chiaient, éduquaient leurs enfants, jouaient au cricket, dansaient, chantaient, volaient les touristes qui étaient des touristes trop évidents. Tout cela était entremêlé avec ce joli bordel d'animaux: vaches, chiens, singes, chats, chêvres, moutons, corbeaux et escros.
Wow quelle circulation d'êtres vivants et morts...assez pour faire flipper l'esprit faible. L'albertaine qui faisait le cours avec moi voulait venir, elle est restée 3 heures et a pris le prochain train pour retourner à Kolkata. Trois heures et elle n'en pouvait déjà plus!
Vers 18h, je retournai à mon hôtel pour manger un morceau; il y avait là un joli restaurant sur le toit et l'ambiance était agréable.
Je me mis à discuter avec deux anglais d'à peu près mon âge:
- Can I join you guys?
- Sure mate, sure mate...where you from?
Ah putain cette question! J'embarquai tout de même dans les modalités des présentations et on a fini par prendre un coup avec le patron de l'hôtel. Ça faisait du bien après tant d'émotions, de voyage et de remous intérieur.
Le lendemain, nous allâmes visiter un peu et je me rendis compte que ces deux anglais commençait sérieusement à me taper sur les nerfs. ''Mate, you owe me some money for the dinner last night'' se disaient-t-ils entre eux.
Ils s'enguelait toujours pour de l'argent...je leur disait: '' You guys are best friends since you are 5 years old, why is it so important that he gives you back the equivalent of 35 cents for a meal, just pay for him tonight...what's the big deal?''
Si c'était pas l'argent leur principal sujet de conversation, c'était ou et combien de temps ils allaient rester à leurs prochaines destinations.
Encore une fois : '' Hey dude, youre in the most spiritual place on earth right now, can't you just enjoy the thing?''
Je crois qu'ils avaient de la difficulté à savourer le moment présent. Ils étaient plutôt du genre à voyager pour ''voir'' et non pour expérimenter.
Tout cela est ok. Je leur dis aurevoir et alla me mêler à la population locale.

J'ai passé tout le lendemain assis sur le bord du Ganje à boire du thé et à discutter avec tous ceux qui pouvaient bien y passer...Je commençais à vouloir quitter cet endroit et ce pays.
-Je ne sais pas ou je vais, mais je vais quelque part.

Je m'arrêtais dans un petit stand de Lassi (boisson au yaourt rafraîchissante) pour y commander un verre.
- One lassi please.
- Bhang Lassi?
- Hummm, yeah I guess.
Ce que le type m'avais pas dit c'est que le bhang est une substance considérée comme de la drogue ici et qui procure un effet semblable à la marijuana consommée en forte dose.
Une heure et demie plus tard, j'étais assis avec cette jolie coréenne qui m'avait invité à prendre le thé sur les berges...PTSsissssiooooouuu waahh
''Qu'est-ce qui m'arrive'' pensai-je à voix haute. Ce thé est vraiment puissant ou je rêve? Elle me regardait avec ses petits yeux rond d'un air soupçonneux.
-I have to go now!
-Why you go? You did not finish tea you.
-Sorry I don't feel so good, I'm going back to my room.
Et voilà que je passai trois bonnes heures à me peter la tête sur les murs tout en réalisant que c'était à cause de ce foutu lassi. No wonder why it's called 'Bang'!

C'était le temps de partir et je pris un billet de train pour Kolkata à 21h. Je reglai la note à l'hotêl et pris un de ces valeureux tuk-tuk en me dirigeant vers la gare.
-Where you go my friend?
-Train estation yah?
-Ok, ok no problem, me the best in town my friend.
-Just go.
J'arrives à la gare et on m'indique que le train a du retard. Trois heures de plus à attendre...Une heure passa et le tableau indiquait maintenant que le train ne viendrait pas avant 9 heure du matin.
''Bon ben merde, je vais devoir me prendre un autre guest house pour la soirée on dirait.''
Je sorti de la station pour me rendre à la rue.
-My friend, where you go?
-Just find me a cheap hotel for tonight ok? Here's fifty rupees.
-Ok my friend, no problem with me, I'm best driver in city.
-Yeah, yeah, yeah, I heard the story, just drive.
Pire nuit depuis un mois.
Le lendemain matin, je me rendis à la garre vers huit heure trente et bien sur, le train avait encore plus de retard...Il me faut maintenant attendre jusqu'à 17h.
Eh bien voilà, Welcome to India my friend!

L'Inde c'est peuplé par le contraste; il y a les merveilles et la misère, il y a la beauté et la laideur, il y a la joie et la médiocrité totale.
L'Inde c'est vraiment le cul du monde...mais parfois un cul c'est beau.